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Pour son troisième « Rendez-vous du Pacte » de l’année — en référence au Pacte régional d’investissement dans les compétences — le Gref Bretagne s’est intéressé au concept des pédagogies actives. Une approche qui induit un changement de posture de la part du formateur.

Par Jonathan Konitz

« La pédagogie active [en formation] contribue à répondre à des enjeux forts tels que mettre l’apprenant au centre de l‘action, faciliter l’engagement tout au long de la formation et rendre la personne actrice de son parcours. Elle apparait incontournable », définit Sylvie Rochard, du Gref Bretagne, en introduction du webinaire « Pédagogies actives : on passe à l’acte ? » organisé le 6 juillet.

Relèverait donc de la pédagogie active tout ce qui n’est pas magistral, ou « magistro-centré », dixit Christelle Lison, professeure agrégée à l’université de Sherbrooke (Québec), spécialiste de l’innovation pédagogique et de la pédagogique de l’enseignement supérieur.

Changement de posture

La posture du formateur s’en retrouve ainsi changée. De figure d’autorité, il devient facilitateur de l’apprentissage. « Le formateur va éveiller l’apprenant, l’amener à se poser des questions. Il l’accompagne à trouver les bonnes réponses dans un climat de confiance, enchérit Sylvain Wagnon, enseignant à l’université de Montpellier, historien de l’éducation et spécialiste des pédagogies alternatives en France, c’est l’opposé du système d’enseignement classique, où le professeur dicte ce qu’il faut savoir à un apprenant passif. »

Christelle Lison se montre plus précise au sujet des postures occupées par le formateur : « Il peut être incitatif, c’est-à-dire poser les questions et mettre en activité, ou actif, en mettant en place le contexte et laisser la balle aux apprenants et les laisser se mettre en marche. »

Contractualisation avec l’apprenant

Un tableau idyllique mais sous certaines conditions. « Pour embarquer l’apprenant, il faut être explicite. Expliquer dès le début les règles du jeu, ce que l’on attend de lui. C’est une forme de contractualisation », explique-t-elle.

Calquer un modèle unique de pédagogie serait aussi un piège à esquiver. « C’est dans la diversité que vous allez pouvoir toucher un maximum d’apprenants. Une seule stratégie ne touche que le même type de personnes. Il faut aussi accepter l’idée que les étudiants ne peuvent pas être motivés à 100% tout le temps ! »

Varier les formats

Le public éloigné depuis un certain temps de la formation, ou ayant de mauvais souvenirs de sa scolarité, doit faire l’objet d’attentions particulières. Empathie et écoute active sont conseillées au formateur. « Le gap sera beaucoup trop gros pour eux si votre contenu est déconnecté de leur réalité, même s’il est de qualité. Le fait de leur proposer une diversité de formats peut les aider à renouer avec l’apprentissage. »

Les deux intervenants sont d’accord sur un point : si la pédagogie active s’avère chronophage au début, le temps de se mettre en place, elle connait par la suite une forte accélération grâce à une logique « d’entraide et de soutien » entre apprenants et formateurs.

Adapter les supports

Hélas, il n’existe pas encore de boîte à outils magique pour les formateurs désireux d’expérimenter la méthode. « Un support pédagogique n’est pas synonyme de PowerPoint. Il faut s’interroger sur ce qu’est un support d’apprentissage, quel support me convient le mieux, sur la nature de la formation (conférence, cours, etc.) et sa cible. Il faut juste éviter de plaquer du contenu présentiel en numérique, ça ne marche pas ! », conseille Christelle Lison.

Elle conclut, rassurante : être homo pedagogicus n’est pas inné. Cela s’apprend. « Il faut mettre en place des stratégies pédagogiques dans lesquelles on croit. »

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